Parce qu'écrire,
Parce qu'exister,
Une trace doit rester...
Car sans plus qu'à la fin
Je n'ai su qui c'était
Et je tanguais d'abord
De faim tout est à lier
Sous les trembles
Se pavanent les anciens
Caressés de mille fouets
Parce qu'écrire,
Parce qu'exister,
Une trace doit rester...
Car sans plus qu'à la fin
Je n'ai su qui c'était
Et je tanguais d'abord
De faim tout est à lier
Sous les trembles
Se pavanent les anciens
Caressés de mille fouets
Parce qu'il fallait trouver un titre qui puisse audacieusement expliquer ces quelques années d'absence en cette tribune. Parce que j'avais enterré l'idée de reprendre ce blog. Parce que derrière ce silence, l'herbe a poussé.
Plus de trois ans se sont écoulé depuis le dernier billet...
Et rien de tel qu'une image pour exprimer l'envie, le cri qui m'ont poussé à déterrer :
Car oui, j'ai envie de crier, de vomir ma colère.
Envie de pleurer, de jurer, de tout foutre en l'air.
Las de voir, d'observer.
Besoin d'agir, de parler.
La plume est une arme enrayée,
Les mots ne sont plus assez.
Mais de cette plume,
Société,
Je te vomirai.
Communiquer...
Ce mot revêt une importance de plus en plus marquée, tant dans le monde des entreprises que dans les relations de tous les jours. Des tonnes de bouquins ont été écrits sur le sujet, alimentés par des recherches tant en psychologie qu'en sociologie, en histoire...
Communiquer...
Il m'a fallu un certain temps pour réaliser à quel point c'est difficile. Chaque personne a son propre langage, sa propre identité, sa propre culture, ses propres intérêts. Si tous ces facteurs peuvent nuire à la compréhension, le plus important et que cette complexité participe pour beaucoup à la richesse de nos rapports sociaux.
J'ai toujours rêvé de pouvoir entendre les pensées des autres. Ce désir n'était pas motivé par une sorte de voyeurisme, mais plutôt par le besoin de pouvoir parler réellement, d'esprit à esprit, et de permettre une compréhension parfaite, réelle. J'ai longtemps été frustré, en parlant avec quelqu'un, de sentir qu'il ne me disait pas tout, cachait ou embellissait, se mettait en scène ou se retenait... Difficile de réellement communiquer lorsque l'on sait que tout n'est pas dit. Un voile se dresse entre nous, parfois un fossé.
Mais si quelque chose m'a particulièrement touché et fait souffrir, c'est de sentir un reproche caché dans le regard de l'autre. Une honte inavouée, une colère refoulée, des désirs inassouvis ? Ou peut-être que j'ai juste dit une connerie qui l'a blessé, comment savoir ? C'est horrible d'avoir le sentiment qu'on a blessé quelqu'un ou qu'il nous en veut, sans pouvoir savoir avec certitude de quoi il s'agit. Car cela peut amener à des quiproquos, des conflits ou des séparations... La loi du silence est bien pire que le mensonge.
Le non-dit, ce langage du corps et de l'esprit, insaisissable et silencieux, et qui pourtant détermine nos relations, notre communication.
J'ai moi-même été pendant des années un menteur. Je trouvais plus simple de mentir que de dire la vérité. Je me drapais du mensonge à la moindre occasion, même lorsque dire la vérité était plus simple et moins dangereux que de mentir.
Avec le recul, j'ai compris que je ne m'assumais pas. Mal dans ma peau, je me mentais encore plus que je ne mentais au monde. Et bien sur, un jour le monde m'a fait comprendre qu'il fallait pas trop se foutre de sa gueule. Car à force de mentir, j'en étais devenu impossible à vivre. Je jouais avec plusieurs identités qui n'étaient pas les miennes et peu à peu, j'ai eu le sentiment de me dissoudre, de me perdre. C'était un peu comme si j'avais cloisonné des bouts de ma personnalité pour les développer, les exagérer le plus possible. Mais à force, ces bouts de personnalité sont devenus indépendants et ont lutté les uns contre les autres. Je ne savais plus qui j'étais.
Pour me retrouver, j'ai choisi la méthode inverse. J'ai décidé de toujours dire la vérité. Cela a fait encore plus de mal autour de moi, car certaines vérités ne pouvaient que blesser les personnes qui m'aimaient.
Ainsi, j'ai peu à peu rectifié le tir en cachant certaines choses. J'ai plus cherché à éviter de faire du mal tout en étant le plus franc et sincère possible. Car en disant à nouveau la vérité, je me suis rendu compte d'une chose... Il a fallu que je provoque de la souffrance autour de moi, que je perde des amis pour comprendre une chose toute bête : communiquer, c'est aussi écouter, et pas seulement entendre.
Ecouter, tout simplement. Etre attentif à l'autre, chercher à comprendre ses motivations, ses désirs, ses passions. Aller au-delà des mots, au-delà des apparences. J'étais aveugle et sourd et je me suis ouvert au monde....
Je parle beaucoup de moi, j'ai un besoin presque maladif de partager mes expériences et mes sentiments. Je préfère être nu. Pour moi il est plus important que l’autre puisse me comprendre le mieux possible pour m'aimer ou finir par me détester plutôt qu'il n'ait une image tronquée de ce que je suis. Oui, je préfère être franc et me promener nu, car je pense que les secrets n'entraînent que d'autres secrets et font que des êtres aimés deviennent de sinistres inconnus.
J'aime presque parler de mes hontes et de mes peurs, dévoiler mes faiblesses, car elles font de moi ce que je suis. Nos identités ne sont pas que nos succès retentissants, elles sont aussi nos erreurs inavouées.